La pêche illicite dans les eaux sénégalaises coûte chère. Environ 150 milliards de FCFA (230 millions d’euros) à l’économie sénégalaise chaque année. Qu’il s’agisse des chalutiers étrangers sans permis, des pêcheurs artisanaux s’aventurant hors de leurs zones de pêche, de la pêche d’espèces non matures ou encore de l’utilisation d’engins de pêche non conformes aux lois internationales.
La commune de Kafountine est aussi victime d’une combinaison entre une pêche artisanale très dynamique et une flottille industrielle étrangère accentuant la pression sur la ressource. Elles privent les poissons et les grands mammifères de leur alimentation principale, provoquant ainsi la disparition de plusieurs espèces de poissons, de crustacés et entrainant ainsi la disparition des écosystèmes.
Abass Badiane, chef de contrôle du quai de Kafountine a expliqué que : « Dans la zone couverte par le conseil local de pêche artisanale, la pêche s’effectue avec une diversité d’engins. On y trouve des filets senne tournantes, senne de plage, filet dormant de fonds, filet maillant dérivant de surface « félé félé »). Les filets dormants de fond sont les plus utilisés ici avec 11226 nappes réparties en 141 unités de pêche ».
Il trouve paradoxale que : « L’utilisation de filets en mono-filament ou en multi-mono-filament en nylon est formellement interdite par l’article 30 du Code de la Pêche depuis 1998, alors que son importation est autorisée par le Code du Commerce ».
« Si ces filets ne laissent rien passer en termes de pêche, ils demeurent un désastre écologique, dans la mesure où ils s’accrochent régulièrement sur les récifs et épaves où ils sont abandonnés et ne se dégradent qu’au bout de 500 ans. Ce sont des milliers de tonnes de filets perdus qui étouffent la vie marine de nos côtes et font disparaître nos ressources halieutiques » , constate pour le regretter Abasse Badiane.
Avec l’appui et l’encadrement du projet Usaid/Comfish, les professionnels de la pêche ont pris conscience de la nécessité d’une gestion participative et durable des ressources halieutiques.
Ainsi à travers la création de Conseil local de pêche artisanale(Clpa) des mesures consensuelles sont prises par les acteurs eux-mêmes pour interdire ; par exemple l’usage des mono-filaments et la pêche des juvéniles.
Mamadou Salif Dieng
SENEWEB