Incidents sur Ngaparou

Le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Oumar Guèye, a relevé lundi des défaillances dans la surveillance des pêches au Sénégal, et plaidé pour le renforcement de cette surveillance en vue d’une meilleure gestion des zones de pêche. »

Il y a des défaillances dans la surveillance des pêche et il faut absolument que celle-ci soit renforcée, pour combattre la pêche INN (pêche illégale, non déclarée et non réglementée) », a indiqué Oumar Guèye, lors d’une rencontre avec les acteurs de la pêche dans la commune de Ngaparou (département de Mbour ).

M. Guèye était venu dans cette localité pour s’enquérir de la situation qui y prévaut après des incidents qui ont eu lieu dans la nuit du 26 juin dernier entre des pêcheurs locaux et ceux venus de Dakar.

Cette nuit-là, des pêcheurs dakarois basés dans la commune de Mbour se sont introduits dans zone de pêche protégée (ZPP) de Ngaparou.

Armés de coupes-coupes, de fusées pétards, de sacs remplis de galets, entre autres armes, ils sont venus agresser les pêcheurs membres du comité local des pêcheurs (CLP) préposés à la surveillance, parce qu’on leur a interdit de pêche dans la ZPP.

Moyen de SurveillanceEn l’absence des éléments de la Direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP), les pêcheurs locaux, qui participent à la surveillance, à travers une cogestion, étaient obligés de prendre la poudre d’escampette. Leurs vis-à-vis étaient à bord de plusieurs de pirogues, prêts à en découdre avec eux, a renseigné Mor Niang, président dudit CLP, qui a précisé que les malfrats ont détruit une partie du matériel de surveillance.

La zone de pêche protégée (ZPP) de Ngaparou a été créée en 2009 à travers le programme de gestion intégrée des ressources marines et côtières (GIRMAC) sur la base d’un accord de cogestion.

Depuis lors, les acteurs locaux participent à l’effort de cogestion à travers des cotisations sociales à la pompe, entre autres sacrifices pour pouvoir contribuer à la régénération des ressources halieutiques face à une raréfaction de plus en plus accentuée. »Ce qui s’est passé à Ngaparou, qui est un modèle de cogestion et de surveillance participative est inacceptable. La ZPP de Ngaparou est une référence. Nous ne pouvons pas laisser faire ces choses-là », a déploré Oumar Guèye.

« Ceux qui sont allés protéger la ZPP sont dans leurs droits, mais ceux qui les ont agressés sont des hors-la-loi. Il est inacceptable que des gens soient organisés pour s’attaquer à des personnes dans l’exercice de leur fonction », a martelé M. Guèye.

Selon lui, le gouvernement ne laissera pas de pareilles situations prospérer. D’ailleurs, a-t-il précisé, une plainte a été déposée auprès du délégué du procureur du tribunal départemental de Mbour.

Il a promis de doter les services en charge de la surveillance de ressources et de moyens nécessaires pour faire appliquer les lois et les règlements en vigueur, notamment dans les ZPP et dans les aires marines protégées (AMP).

Source APS